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Mais dites moi, cette touffe blanche accrochée au ravin, ne serait ce point un Rhododendron maddenii?
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Avec ses grandes corolles, et son parfum suave que je ne peux hélas qu'imaginer , étant trop loin pour pouvoir m'en imprégner
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Et en fort belle compagnie ma foi! puisque tout autour s'est installée  une colonie d'Aristolochias
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C'est la première fois qu'il m'est donné de pouvoir approcher et admirer cette plante, de voir cette multitude de fleurs pendant au gré des branches qu'elles ont colonisé…
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Voilà il est maintenant temps de quitter Lachen, non sans faire une petite halte au petit monastère qui domine la vallée
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Petite discussion philosophique sous les préaux riches en couleurs…
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En fait je crains que la discussion n'ait été que bassement matérielle, portant par exemple sur la signification de ces symboles rencontrés sur le bord des routes et des pistes.
Et la réponse est… tout le contraire d'une interdiction de klaxonner afin de prévenir un éventuel usager qui viendrait en sens inverse ce qui vu l'état et la largeur des routes n'a rien d'étonnant   
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Et si nous pensions a redescendre…  sur terre!
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Peut être  pourrions nous nous joindre au convoi
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voulez vous bien de nous pour faire un bout de chemin?
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Et si nous ne trouvons pas trop de nouvelles espèces pour nous retarder comme par exemple ici un Rhododendron Campylocarpum
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Nous devrions bien rejoindre Lachen avant la nuit
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Ah oui! Je vous disais que je pourrai passer ici le reste de ma vie a méditer…
Eh bien figurez vous que quelqu'un l'a fait! Du moins en partie
Vous connaissez sans aucun doute Alexandra David Néel, même si elle n'a pas passé ici le reste de sa vie, elle y est restée plusieurs années! c'est tout prés d'ici, a trois heures de marche,
dans une grotte a flanc de montagne qu'elle resta  deux?  ou trois ans a méditer et s'instruire du Bouddhisme.
On raconte ici qu'elle y passa trois ans, trois mois, trois jours…  et ainsi de suite!
Je soupçonne la rumeur de participer un peu a l'écriture de l'histoire…
Allez on y va !
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Un petit dénivelé de 400/500 m, quelques rencontres avec les yaks
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avec les bergers, et la bergère, le temps de prendre le thé dans leur "résidence d'été"
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Encore un peu d'altitude, et…       aurait elle pu choisir un autre endroit…
si loin des hommes… si prés du ciel….

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Eh bien!  après avoir dépassé le dernier poste militaire, nous avons nous aussi franchi le pont et bifurqué sur la gauche dans la vallée de la rivière Chopta
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Et nous nous retrouvons devant un  paysage totalement différent, un de ces lieux ou d'un coup on se sent en parfaite harmonie avec l'univers, un de ces lieux ou l'on pourrait se dire, je suis arrivé! je pose mes bagages, et je passe ici le reste de ma vie a méditer…
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Bon de toutes façons nous n'irons pas plus loin, même si la route continue jusqu'à la frontière Tibétaine dont nous sommes tout prés…
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Nous allons redescendre un peu jusqu'à un groupe d'habitations histoire de manger une soupe de nouilles dans ce qui contre toute attente se révèle être une auberge, qui en fait office en tous cas!
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Pendant qu'a l'extérieur brulent quelques branches de genévrier, qui ont une double fonction, celle d'être des offrandes, et pourquoi pas par la même occasion celle, nous dit on de chasser les insectes indésirables…
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Tiens en voilà un qui n'a pas intégré la communauté,  c'est le rhododendron Wightii!!
c'est vrai que nous avons fait quelques kilomètres et pris un peu d'altitude , nous devons maintenant avoisiner les 4000m,
et remontons la vallée de la Tista sur la rive gauche, et alors que notre ami recouvre entièrement le flanc de montagne sur l'autre rive , étrangement pas un pied n'a franchi la rivière!
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Ah si! En voici un qui s'est égaré de ce coté ci!
Un indiscipliné qui a osé franchir le pont…
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Tiens mon ami le Rhododendron Glaucophyllum s'est lui aussi invité a la boum…
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Regarde me dit il, me préfères tu comme cela suspendu dans les airs, esquissant les caprices du vent?
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Ou bien ainsi au calme allongé sur un tapis de mousse…
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Toujours dans le même "jardin" le rhododendron Campanulatum
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très commun dans cette région Himalayenne et a ces altitudes (entre 3500 et 4000m)
Pas besoin d'ouvrir le dico pour chercher l'origine de son nom!
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Je me suis même demandé si ce bruit dans mes oreilles… mais non il ne s'agit sans doute que d'acouphènes…
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Le second a me tendre… non pas les bras! mais ses magnifiques corolles est le Rhododendron Cinnabarinum
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en l'occurrence la variété  Blandfordiaeflorum ainsi dénommée en raison de la ressemblance de ses fleurs avec celles d'une plante Australienne  du genre Blandfordia.
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La beauté serait elle vénéneuse?
En effet la particularité de cette plante magnifique est d'être très toxique, surtout les feuilles et les étamines, Sir Joseph Hooker dans ses carnets de l'Himalaya relate le décès de nombre  de jeunes enfants et d'animaux après qu'ils aient mangé du R. Cinnabarinum.
Même son bois lorsqu'il  est utilisé pour la cuisine  provoque régulièrement une inflammation des yeux .
Les gens du coin qui sont très friands du miel sauvage ne le ramassent pas au printemps, quand il est dit-on, empoisonné par le pollen du R. Cinnabarinum, et pourtant toujours selon Hooker les enfants, après avoir enlevé les étamines et le pistil  mangent la corolle en guise de friandise...
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Etrange cette sensation de faire "sa rentrée "c'est bien la première fois, quand bien même ce serait un peu a l'envers!
Tiens a l'envers ne serait ce pas  le voyage que je faisais avec vous?
Mais au fait ou en étais je resté? Ah oui! a la porte du paradis!
Eh bien poussons la...
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Et quelle sera ma première rencontre? le rhododendron Arboreum! qui se retrouve presque tout au long de la chaîne Himalayenne. Mais ici les anciens content une curieuse légende.
C'est 'histoire de Kemo Reep (Rhododendron Arboreum) et Songru Pandi Fille de Songru Kung (Alnus Népalensis) qui commence ainsi :
Il y a très longtemps, Kemo Reep avait entendu parler de la beauté exquise et de l'élégance de Songru Pandi .
Il  descendit donc de l'Himalaya sa résidence jusqu'à  la hauteur des collines pour faire une demande en mariage a son père.
Kemo Reep  approcha donc le père de Songru Pandi avec la proposition de marier sa fille. Lorsque Songru Kung vit le "nain" Kemo Reep, il  sourit d'un air moqueur et dit que sa fille, Songru Pandi d'une immense beauté  est seulement destinée a un grand et bel époux.  Kemo Reep, qui n'avait même pas vu Songru Pandi,  plaida pour une faveur spéciale,  que s'il  pouvait voir une seule fois sa bien-aimée , il renoncerait a l'idée de se marier et retournerait dans sa montagne. Songru Kung désigna alors a Kemo Reep un endroit d'où il pourrait voir Songru Pandi sans que celle ci ne puisse le voir. En cette saison Songru Pandi était richement décorée de  chatons gris argentés sur chaque branche, en parfaite harmonie avec le vert des feuilles et l'écorce et  Kemo Reep fut stupéfait de tant de grâce de beauté  et de  charme.
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Il fut profondément ému  remercia Songru Kung pour lui avoir montré sa fille puis retourna dans l'Himalaya, sous le puissant Mont Kanchendzonga, la demeure du Dieu Créateur Rhum Eetmo, pour y passer le reste de sa vie dans la contemplation.
Plus tard  Songru Pandi eut connaissance de la visite de  son prétendant, en dépit du fait que son père ait tenté de garder le secret. Un jour, elle alla vers lui et lui  demanda pourquoi il avait rejeté Kemo Reep sans même prendre son consentement.
Songru Kung essaya de la calmer en lui disant que celui ci n'était pas a la hauteur de son immense beauté qu'il était petit et sans intérêt, et qu'elle aurait fini par le détester un jour.
Songru Pandi, toutefois tint tête a son père, voulut savoir et décida qu'elle irait en haute montagne .
Le printemps venait d'entrer dans les montagnes quand Songru Pandi y arriva , et quand elle trouva Kemo Reep dans toute la  splendeur de sa pleine floraison, cramoisie et écarlate ce fut  a son tour d'être étourdie pour le trouver le plus élégant qu'elle puisse jamais imaginer.
Elle fut choquée de la façon dont  son père lui avait dit aussi que Kemo Reep avait décidé de ne jamais se marier et de passer ses jours dans la contemplation silencieuse. Dans sa grande désespérance elle courut  vers le précipice et s'y jeta tête la première.
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C'est pour cette raison, que les Lepchas croient que le Kung Songru (Alnus nepalensis) pousse sur les pentes raides des précipices et les éboulis et ce jusqu'à une altitude immédiatement inférieure a l'habitat de Kemo Reep (Rhododendron arboreum), et que l'on ne peut  jamais les trouver côte à côte dans leur habitat naturel.
(traduction et condensé d'un texte extrait du livre "Sikkim Himalayan Rhododendrons" de Udai C Pradham et Sonam T Lachunga )
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